Regardez le document d'arrchives de la TV Suisse Romande (1982). Invité : Vladimir Dimitrijevic (35')
http://archives.tsr.ch/player/editionromande-agedhomme
Les éditions l’Âge d’Homme vous invitent au prochain « mercredi de la rue Férou » le 18 mai 2011 (18h à 20h)
nous fêterons les nouveautés de la collection Slavica
autour de trois jeunes chercheurs
Annick Morard, De l’émigré au déraciné. La « jeune génération » des écrivains russes, entre identité et esthétique (Paris, 1920-1940)
Fanny Mossière, Le diable et l’artiste. La littérature et la peinture symbolistes en Russie
Geneviève Piron, Léon Chestov. Philosophe du déracinement
Présentation. Débats. Dédicace.
En présence de Vladimir Dimitrijevic, fondateur et directeur des éditions L’Age d’Homme.
Pour tout renseignement :
Librairie L’Âge d’Homme 5 rue Férou - 75006 Paris - 01 55 42 79 79
M° St-Sulpice ou Mabillon
courriel : lagedhomme@orange.fr ; lydwine.helly@free.fr
Nouveautés :
Annick Morard, De l’émigré au déraciné. La « jeune génération » des écrivains russes, entre identité et esthétique (Paris, 1920-1940). 400 pages. 35 euros.
http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=978-2-8251-4059-8&type=67&code_lg=lg_fr&num=211
Durant l’entre-deux-guerres, Paris connaît une formidable émulation intellectuelle, artistique et littéraire, indissociable du pluriculturalisme qui caractérise à cette époque la capitale française. A l’exception de quelques figures de proue qui ont très tôt éveillé l’attention du public et des spécialistes (Ivan Bounine ou Vladimir Nabokov), le rôle joué par la communauté russe en exil durant cette période reste aujourd’hui encore méconnu. Certains poètes et prosateurs auront longtemps espéré qu’on entende enfin leur histoire, leurs revendications, leurs manifestes et déclarations esthétiques ; la postérité s’en souviendra comme de « la génération passée inaperçue ». Parce qu’elle s’est choisi une autre voie que celle tracée par l’élite intellectuelle russe à Paris, parce qu’elle a refusé de sacrifier à une Russie impalpable la filiation européenne dans laquelle elle souhaitait inscrire ses œuvres, cette « jeune génération » est restée dans les marges de l’histoire littéraire russe du XXe siècle.
C’est l’originalité de l’affirmation identitaire et esthétique de ces auteurs – tels Ekaterina Bakounina, Serge Charchoune, Iouri Felzen, Gaïto Gazdanov ou encore Boris Poplavski – qu’a voulu mettre en lumière Annick Morard. S’éloignant des perspectives classiques d’analyse, elle refuse de partir du constat habituel d’invisibilité de ces écrivains. Elle préfère s’interroger sur le rapport de ceux-ci à la France et à sa littérature, étudier le glissement qu’ils opèrent d’un discours générationnel vers un discours du Moi, et envisager leur vie et leurs œuvres sous l’angle d’un déracinement assumé, plutôt que sous celui du sentiment nostalgique. Cet ouvrage est la première étude en français consacrée à la « jeune génération » des écrivains russes à Paris, dans les années 1920 et 1930.
Annick Morard est maître-assistante à la Faculté des Lettres de l’Université de Genève, où elle enseigne la littérature russe. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat, défendue en juin 2009, pour laquelle elle a obtenu le prix Aksenenko.
Fanny Mossière, Le diable et l’artiste. La littérature et la peinture symbolistes en Russie. 534 pages. 35 euros.
http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=978-2-8251-3905-9&type=40&code_lg=lg_fr&num=91
Cet ouvrage est une plongée dans l’atmosphère « démoniaque » qui régnait en Russie au passage du XIXe au XXe siècle. A l’heure où la Russie, tout comme l’Europe, connaît un vif engouement pour l’ésotérisme, l’occultisme et la théosophie, les écrivains et les artistes s’emparent de la figure diabolique et l’adaptent à leur époque. Après le diable grandiose et solitaire de la période romantique, les symbolistes transforment ce personnage, l’incarnant en des avatars tantôt majestueux, tantôt mesquins. Dans cette étude, Fanny Mossière affirme que la représentation symboliste du diable se caractérise par un « brouillage » : toujours ambigu, insaisissable, différent, le démon ne se laisse pas facilement percevoir. L’auteur étudie deux romans essentiels pour la période symboliste, L’Ange de feu de Valeri Brioussov et Un démon de petite envergure de Fedor Sologoub. Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, plus tardif, est vu comme s’inscrivant dans la lignée du mouvement symboliste, tant au niveau stylistique que pour sa démonologie débridée. Une analyse de l’œuvre picturale de Mikhaïl Vroubel, en particulier de son Démon, complète ce « portrait du diable » à l’orée du XXe siècle.
Fanny Mossière a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université de Lausanne en 2007. Traductrice et spécialiste de la littérature russe du début du XXe siècle, elle travaille aujourd’hui aux éditions Noir sur Blanc, à Lausanne.
Geneviève Piron, Léon Chestov. Philosophe du déracinement. 456 pages. 37 euros.
http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=978-2-8251-3976-9&type=47&code_lg=lg_fr&num=0
Léon Chestov (1866-1938) est une grande figure de la pensée existentielle. Derrière les présupposés rationnels, il dénonce une position métaphysique fondée sur la résignation. Pour lui, la véritable philosophie est révolte : elle naît de la conscience tragique. Opposant le malheur du « penseur privé » Job aux idées générales de Hegel, Chestov explore les pensées les plus incandescentes, les plus paradoxales, dissimulées derrière les systèmes des philosophes dans l’histoire. Ses « pérégrinations à travers les âmes » le conduisent à faire éclater la synthèse entre pensées grecque et judéo-chrétienne en retrouvant un pouvoir caché dans les paroles bibliques. Au-delà des « évidences », il désigne une « seconde dimension de la pensée », liée à une liberté absolue, fondée en Dieu, pour qui « rien n’est impossible ».
L’ouvrage de Geneviève Piron explore la genèse de cette pensée tragique, ancrée dans le XXe siècle et plus que jamais actuelle. Pour la première fois, on y voit réconciliées les deux « périodes » de l’œuvre du philosophe russe : son rattachement à « l’Age d’argent », en Russie, et sa période de maturité, dans la France de l’entre-deux-guerres. Etudiant des matériaux d’archives inédits, l’auteur nous présente un nouveau visage du philosophe cultivant le mystère ; et éclaire ses démarches de penseur, d’exégète et d’écrivain.
Geneviève Piron enseigne la langue et la civilisation au centre genevois du Smith College (Université de Northampton). Elle est l’auteur du catalogue de l’exposition Goulag, le peuple des zeks et prépare une Encyclopédie littéraire de la vie quotidienne soviétique (projet soutenu par le FNSRS).
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